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Herlin Magazine - Journal sur l'actualité et le paysage du littoral


1er épisode : Et des sables naquit La Baule...

Publié le 17 Mai 2013, 10:30am

1er épisode : Et des sables naquit La Baule...

La Baule, la célèbre station balnéaire, a une histoire parfois mal connue. Avant de s'attacher à la naissance de chaque quartier, rappelons-nous que cette commune est née du vent, de la mer et des sables.

Jusqu'au XVIIIe siècle, le site n'était qu'un désert de sable où les dunes étaient sans cesse en mouvement. C'est grâce à la baie abritée et aux fortes quantités de sable apportées par la Loire, que ce sont formées ces immenses collines sablonneuses. Le vent a soulevé ses sédiments qui se sont accrochés à la pointe du Bec (Pornichet) et à l'ouest, à la pointe de Penchâteau (Le Pouliguen) jusqu'à barrer complètement la mer des marais salants. C'est dans ce large massif dunaire que l'on trouvait au nord-est un petit bourg : Escoublac-Le-Vieil. Il serait né d'un prieuré créé par des moines bénédictins de l'abbaye de Marmoutier en 1050. Selon la légende, le village aurait été envahi par les sables dès le XIVe siècle et à la fin du XVIe siècle. Le sable menaçait le village et les cultures, principale activité des escoublacais. Les dunes leur servaient également pour l'élevage de moutons.

Face à ces "légendes" d'ensevelissement , il parait plus certain qu'Escoublac-le-Vieil est disparu au XVIIIe siècle. Alors que les Escoublacais devaient percer des grands chemins pour leur village, le général de la paroisse demanda à Monseigneur l'Intendant, en 1753, de suspendre ces travaux. En effet, les habitants étaient sans cesse en train de retirer le sable qui entourait l'église. Pourtant, trois ans plus tard, les travaux n'étaient pas arrêtés et les sables continuaient à envahir toujours plus la paroisse. C'est pourquoi, le général demanda que l'on étudie les dégâts causés par l'avancée des dunes. Le 25 juillet 1770, un arrêté de la Cour ordonna aux habitants d'essayer de sauver leur village. Malgré les efforts des Escoublacais, le bourg fut envahi complètement et en 1781, l'évêque de Nantes obligea les villageois à quitter leurs habitations. Ils s'installèrent alors au Pouliguen, au Croisic ou plus loin, à 1 km plus au nord. Les hommes laissèrent donc tous leurs biens à la Nature. Le littoral avait subi depuis trop longtemps l'emprise de l'homme, si infime était-elle pourtant à l'époque. Les gens créaient des centres de tourbillons dans les dunes lorsqu'ils venaient y brûler leur goémon (amendement pour les terres). Les troupeaux de moutons représentaient 1500 têtes et leurs broutages étaient suffisants pour détruire les végétaux. Les ovins n'étaient pas les seuls à profiter des maigres plantes des sables. La population pauvre arrachait des chiendents pour en faire des brosses ou des balais. Ces maigres gains représentaient beaucoup pour eux et ils ne se rendaient pas bien compte qu'ils modifiaient l'environnement. Il n'était pas facile de faire comprendre, à ceux qui ne possédaient rien, qu'il fallait cesser d'utiliser des produits de la nature si indispensables soient-ils. Mais sans une protection du milieu, il pourrait très vite ne plus rien leur rester. Les villageois étaient confrontés à l'agressivité du milieu littoral, et avaient pris conscience du danger qui les menaçaient, mais le combat restaient long et difficile. Ils désiraient une intervention des pouvoirs publics, leur source de subsistence étant en jeu.

Ainsi, la population d'Escoublac, regroupée en un lieu (dans l'actuelle forêt d'Escoublac), disposait de plus de 600 hectares de terrains dunaires. L'avenir de ce site était désormais aux mains de l'homme. Il fallait stabiliser les dunes pour en faire un lieu attrayant. Les qualités du site semblaient alors peu nombreuses, mais certains y verront un avenir prometteur et feront de La Baule la grande station qu'elle est aujourd'hui. L'évolution sociale et des moeurs contribueront à transformer ce territoire en un lieu touristique apportant une nouvelle source économique à la région.

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