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Herlin Magazine - Journal sur l'actualité et le paysage du littoral


Les îles et la navigation de plaisance

Publié par Audrey Duforest sur 18 Septembre 2014, 15:26pm

Port d'Hoedic, mouillage en "marguerite"
Port d'Hoedic, mouillage en "marguerite"

Le voyage du continent à l’île est toujours un moment particulier. La traversée suspend le temps du voyageur, c’est un moment privilégié.

S’y rendre avec son propre bateau modifie la relation que le plaisancier noue avec l’espace insulaire. Elle introduit une notion d’aventure et de rupture complète avec le quotidien. En effet, en voilier en particulier, le temps de trajet est plus long et on découvre peu à peu l’île à l’horizon. Elle grandit au fil des heures de navigation, on sent les parfums de la terre qui viennent se marier avec ceux de la mer.

Même à quelques encablures de la côte, le plaisir du débarquement sur une île est toujours aussi immense, la fascination joue toujours fortement. Les moyens nautiques pour arriver sur les îlots sont variés, mais répondent tous à un même besoin de découverte et d’aventures.

Les îles et îlots ont un intérêt géographique pour les marins et les plaisanciers. Lorsqu’on observe les anciennes cartes de la Bretagne, on peut constater que les îles sont toujours dessinées et que leur surface apparente est largement surestimée par rapport aux échelles de représentation des espaces continentaux. La plume de l’artiste cartographique du XVIIème ou XVIIIème siècle n’a pas glissé sur le papier. Son tracé traduit l’impatience que les marins accordent depuis toujours aux îles partout dans le monde. Quelles soient des ressources halieutiques ou des enfers maritimes, elles sont toujours des refuges pour les marins.

Les îles du Ponant sont très appréciées des marins car elles sont un réseau d’escale relativement proches les unes des autres. A contrario, certains archipels peuvent être difficile d’accès comme celui de Molène (fort courant) mais les marins sont en relative sécurité au mouillage de ces archipels car elles ont toujours un côté sous le vent. C’est sans doute pour cette raison, que la célèbre école de croisière des Glénans s’est installée dans cet archipel du même nom. La fréquentation nautique de ces îles est très significative, au point de dépasser les excursionnistes débarqués à la journée. Les mouillages sont pris d’assaut et certaines baies ont été aménagées de corps-morts (bouée amarrée au fond) qui permettent non seulement de respecter l’environnement (les ancres peuvent notamment accrochées les herbiers de Posidonie) mais aussi d’assurer une certaine sécurité aux marins, au prix de se retrouver trop nombreux sur une même bouée, serrer les uns contre les autres comme dans le port d’Hoëdic.

La fréquentation nautique concerne aussi les grandes îles habitées, équipées de port de plaisance. Ces derniers sont de plus en plus saturés et cherchent des solutions afin d’améliorer l’accueil et les services offert aux plaisanciers : pontons flottants dans l'avant-port de Belle Ile pour faciliter l’accès des marins à terre, ouverture des douches tout au long de la journée. Il recherche aussi à préserver l'environnement, car bien que la plaisance bénéficie d’une image environnementale positive (accès privilégié aux paysages marins, navigation à voile, etc.), les impacts sur l’environnement littoral sont loin d’être négligeables. La construction des ports et leur entretien (dragage) constituent les pressions les plus perceptibles : consommation d’espace, destruction de la faune et de la flore. L’entretien des bateaux au port est également source de pollutions : utilisation de peintures, détergents, approvisionnement en carburants, rejet des eaux noires etc..

La circulation maritime dans les ports est parfois "embouteillée" dans les îles. En effet, les différents usages se côtoient : ferry de passager faisant la navette entre les îles et le continent, pêcheurs professionnels, frets de marchandise, plaisanciers... Ici plus qu'ailleurs, le port est la véritable entrée dans le territoire. De ce fait, être plaisanciers plusieurs jours dans un port insulaire c'est ce rendre compte des usages difficiles et des contraintes des îliens.

La plaisance est une source économique non négligeable pour la plupart des îles (en particulier en Bretagne). Les marins débarquent au port, vont faire des courses, prennent un verre dans un café, vont au restaurant, achètent quelques souvenirs...

Etre plaisancier dans une île c'est aussi se rendre compte différemment du paysage littoral. Arrivé à Noirmoutier par le pont, traverser l'île en voiture avec des routes permettant de rouler à 110km/h, arriver dans les embouteillages de Noimoutier en l'Ile ne donne pas la même vision que de pénétrer dans l'étier du Moulin, l'étroit canal alimentant les marais salants, avec un voilier. D'ailleurs, la fascination et le regard des passants, postés sur les quais, le prouvent. C'est le moment privilégié pour le marin et son équipage, accoster dans un port, se poser sur le pont autour d'un verre et "admirer" la tourmente de la ville du bas de son bateau.

Quant aux mouillages, les "vrais" plaisanciers le préfèrent aux tourmentes des ports. Certes, la possibilité de descendre à terre est plus difficile parfois, gonflage de l'annexe, mise en sécurité des enfants (lorsqu'il y en a), mais arrivée sur une plage dans une petite crique tel que Ster Vras à Belle Ile n'a pas de prix. On voit aussi les "courageux" qui ne viennent pas mouiller que pour le déjeuner ou profiter de baignades l'après-midi, on voit ceux qui sont là pour regarder le coucher du soleil sur les falaises ou observer la lune avec comme son sonore, le cri des goélands. Le mouillage est un moment magique. Il lie le plaisancier à l'île, comme si celle-ci devenait à lui.

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